Quelques araignées dijonnaises
Araignées très photogéniques, je croise souvent des Xysticus (Thomisidae) sur des surfaces lisses (murs, poteaux, etc.)… Celle-ci, ou plutôt celui-ci –c’est un mâle, reconnaissable aux bulbes copulatoires présent sur les pédipalpes– ne s’est pas vraiment laissez faire ! Il se déplaçait sans cesse, sauf quand je posais mon appareil juste sous son nez pour lui tirer un de ces portrait que j’affectionne tant !
- Pas facile de suivre une cible mouvante !
- Ouverture en f/5.6 : les bulbes copulatoires sont assez flous… Et si je fermais un peu ?
- Ouverture en f/8 : les bulbes copulatoires sont moins flous, et le bloc oculaire net !
Egalement présent sur les murs, pas mal de Salticidae, redoutables araignées chasseuses, toutes aussi photogéniques que les Xysticus… Encore des mâles, j’hésitais entre Heliophanus kochii et Heliophanus tribulosus (je penchais pour cette espèce) et il s’est avéré que c’était bien H. tribulosus. Celle-ci avait encore plus la bougeotte que la thomise précédente, montant inlassablement vers le haut du mur sur lequel elle devait chasser. Je l’arrêtais avec ma main, mais elle ne m’offrait guère plus que 3 secondes d’immobilité (sauf une fois encore quand je mettrais l’appareil juste devant elle, pour lui tirer le portrait).
- Légèrement cramée ! Le Soleil apparaissait et disparaissait, causant pas mal d’écart de luminosité
- Les joues rouges, qui seraient typiques de l’espèce selon certains
- Hypnotique regard
Une autre espèce qui a la bougeotte : une Pardosa (Lycosidae, famille des « Araignées loups »), reconnaissable aux grandes et perpendiculaires épines qui hérissent ses pattes.
- Il lui manque une patte, qui repoussera si l’araignée peut encore muer
- Pfff ! Pas facile de prendre en photo une Lycosidae ! Elles bougent encore plus que les Salticidae !
Un Theridiidae mâle qui m’a donné du fil à retordre niveau identification… Mais d’après Le Monde des Insectes, il s’agit d’une Steatoda triangulosa, alias la Malmignatte des maisons (je ne l’avais pas reconnu car il s’agit d’un mâle mais immature ce qui le fais ressembler à une femelle, le mâle adulte étant caractéristique, quoique pouvant être confondu avec un mâle Steatoda grossa). Malgré son nom vernaculaire, elle n’a rien à voir avec la Malmignatte, ou Veuve-noire d’Europe (elles sont juste de la même famille… Petit exemple : les vaches et les gazelles appartiennent à la même famille, celle des Bovidae, ça ne veut pas dire qu’une vache coure comme une gazelle). Dans tous les cas, il avait de quoi tenir un siège : sirotant tranquillement un charançon, il y avait dans sa toile un cloporte mort (est-ce l’araignée qui l’a tué ou s’est-il coincé dans la toile jusqu’à en mourir ? J’ai un doute sur la capacité des Steatoda à percer la carapace des cloportes).
- Miam ! Un bon charançon !
- Frigo bien rempli !
- Je me suis tortillé pour essayer de prendre son dos… Sans succès…
Et pour finir, une araignée que j’ai rarement l’habitude de voir -je suis plutôt habitué à sa cousine précoce- et qui pourtant vit en masse sur des buissons près de chez moi : il s’agit d’Allagelena gracilens (et sa cousine précoce étant bien sûr Agelena labyrinthica). Il peut être assez difficile de séparer A. gracilens d’A. labyrinthica, cependant, le motif abdominal diffus, son apparition tardive et surtout les deux traits blancs partant du céphalothorax sur l’abdomen me font pencher pour A. gracilens.
- On voit bien les deux traits blancs, typique d’A. gracilens
- Plus sombre, cette photo permet de mieux apprécier les dessins abdominaux peu marqués